À PROPOS

L’école jurassienne, en tant qu’école républicaine, débute avec la création de l’école normale du Jura, ENJ, en 1837. Son personnel enseignant est formé à Porrentruy, par des professeurs issus de l’Académie de Strasbourg.

Le Jura, absorbé par Berne, est considéré quasiment comme une colonie, avec pour conséquences très peu de moyens accordés à l’enseignement mais une liberté qui laisse aux enseignants une autonomie très large.

Le Jura présente de nombreux villages et hameaux, des fermes éparses abritant des familles très nombreuses. Il a fallu adapter les méthodes et les conditions de scolarisation aux enfants, ce qui a eu pour conséquence une très grande diversité de pratiques. Les élèves étaient répartis en classes à degrés multiples, 3 degrés ou souvent deux classes, 1 à 4 et 5 à 9 et de nombreuses classes uniques de 1 à 9.

Pour faire face à cette situation, peu de finances mais beaucoup d’autonomie : les enseignants ont dû inventer, créer des moyens permettant aux élèves d’apprendre, sans l’intervention continuelle de l’enseignant. De 1840 à la réforme scolaire de 1992, cette pédagogie, centrée sur l’élève et ses apprentissages autonomes, a été la règle.

Le groupe MEMECJU, voyant la disparition d’un savoir précieux, s’est donné pour tâche de recueillir l’expérience des anciens. Une campagne d’entretiens enregistrés a débouché sur la rédaction d’un livre, D’ardoise et de Plume.

En marge de ces entretiens, le groupe a recueilli de nombreux documents et dispositifs pédagogiques, précieux témoins d’un savoir en cours de disparition. La recherche pédagogique prône ces valeurs d’autonomie d’apprentissage, de valorisation des initiatives qui étaient la règle et la nécessité dans les écoles jurassiennes. Ceci a débouché sur le rassemblement, la classification et la mise en base de données de milliers de documents et manuels, de dispositifs pédagogiques et finalement la création de l’association MEMECJU, patronnée par le SEJ/SEJR et le Département de la formation.

Ces collections et témoignages, destinés d’abord aux enseignants et futurs enseignants en formation, touchent un vaste public. MEMECJU reçoit souvent des demandes de consultation de documents anciens ou la mise à disposition d’anciens appareils pour lire ou projeter des sources devenues muettes.

L’association envisage la création de modules d’expositions montrant comment telle ou telle matière était traitée, comment on envisageait la transmission du savoir et la manière de faire face à l’avenir.

Les collections de MEMECJU nourrissent les pratiques scolaires actuelles. Les travaux des anciens favorisent les idées tournées vers l’avenir.

UNE BELLE ÉQUIPE

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J-P. OBRECHT

Archiviste

P. THARIN

Archiviste